Améliorer la santé des hospitaliers
Dossiers à la une
Pour la quatrième vague de son Observatoire, la MNH a analysé l’état de santé des professionnels de santé du secteur public et privé. Le sondage, réalisé par Odoxa avec la Chaire Santé de Sciences Po1, révèle une amélioration de leur satisfaction au travail. Il souligne aussi des points de préoccupation, en particulier concernant leur santé mentale.
Le premier enseignement de l’Observatoire MNH apporte une note positive. En effet, si les soignants restent toujours moins heureux que les autres salariés au travail, ils sont de plus en plus nombreux à affirmer leur satisfaction. Ainsi, après des années de dégradation, 64 % d’entre eux se déclarent heureux au travail, contre 38 % en 2020. Mais ce constat est terni par leur état de santé qui demeure préoccupant. 22 % des soignants se sentent en mauvaise santé, soit 7 points au-dessus de la population générale. Ce chiffre grimpe à 29 % pour les aides-soignantes. Ils sont aussi beaucoup plus nombreux que les autres Français à avoir des difficultés à dormir : 61 % d’entre eux en ont au moins tous les mois, soit 13 points de plus que la moyenne nationale. Mais, les choses s’améliorent petit à petit avec un recul de 3 points en deux ans.
L’état de santé mentale des soignants est préoccupant
Améliorer la santé globale des soignants passe nécessairement par l’amélioration de leur santé mentale. Et l’urgence est réelle. 29 % des hospitaliers estiment que leur santé mentale est médiocre ou mauvaise, soit près du double de la moyenne de la population générale. Autre fait marquant : près d’un professionnel de santé sur trois déclare souffrir ou avoir souffert d’un problème de santé mentale (dépression, burn-out, pensées suicidaires…) au cours de l’année écoulée. Ce chiffre se place près de 16 points au-dessus de la moyenne de la population générale. Les professionnels de santé sont également concernés par les comportements les plus nocifs pour la santé. 54 % d’entre eux (58 % des Français) reconnaissent boire de l’alcool, fumer du tabac ou du cannabis, ou prendre des anxiolytiques chaque semaine.
La violence reste trop présente
Le stress et les agressions au quotidien, la charge de travail conséquente et les difficultés à concilier vie privée et vie professionnelle contribuent largement à cet état de tension. Le niveau de violence que subissent les professionnels de santé est bien plus élevé que les autres actifs. 56 % d’entre eux vivent au moins une situation de violence au travail, contre 38 % dans le reste de la population. Et les aides-soignants en sont les premières victimes. De plus, leur équilibre vie professionnelle — vie privée est moins satisfaisant que celui de la population générale : 54 % en sont satisfaits, contre 75 %. En cause ? leur volume de travail, que 76 % des professionnels de santé déclarent souvent trop important, pour 51 % au sein de la population générale.
Le dépistage des cancers est moins suivi chez les soignantes
Selon l’Observatoire MNH, les soignantes sont plus réticentes aux examens de dépistage du cancer que la population générale. Une soignante sur deux n’a jamais effectué un examen de dépistage du cancer du sein, alors que la moyenne est d’une personne sur trois dans la population générale. Cet écart reste important même entre 50 et 64 ans, alors que le niveau de risque augmente. 62 % des Françaises ont réalisé un dépistage du cancer contre seulement 56 % des soignantes du même âge.
[1] Enquête réalisée auprès d’un échantillon de 1005 Français, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, interrogés par Internet du 2 au 3 octobre 2024.
Enquête réalisée auprès d’un échantillon de 1541 professionnels de santé interrogés par Internet du 30 septembre au 14 octobre 2024.
Voir l’intégralité de l’étude ici