Améliorer la santé des hospitaliers
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Les résultats du dernier Observatoire de la MNH mettent en évidence la situation préoccupante de la santé psychologique des soignants.
Les résultats du dernier Observatoire de la MNH mettent en évidence la situation préoccupante de la santé psychologique des soignants. Réalisée par Odoxa, en partenariat avec la Chaire Santé de Sciences Po, cette enquête compare l’état de santé mentale des soignants à celui des autres actifs français. Ses enseignements confirment la nécessité d’agir concrètement sur le sujet, dès la formation des étudiants.
« Depuis dix ans, l’Observatoire MNH permet de documenter l’état de santé des professionnels de santé. Dans cette nouvelle édition, les soignants interrogés alertent sur leur santé mentale. Ils sont en effet exposés au quotidien à des tensions, à de la violence et côtoient la mort, parfois ; la souffrance, souvent. Mais ce n’est pas une fatalité : en agissant dès la formation initiale, en renforçant leurs compétences psychosociales, nous pouvons leur donner des outils permettant d’être mieux armés pour faire face à la réalité du monde hospitalier », indique Jean-Bernard Castet, Directeur général adjoint Affaires publiques et Santé.
Des soignants particulièrement exposés à une mauvaise santé mentale
35 % des soignants déclarent que leur santé psychologique est mauvaise. Ce chiffre augmente de 6 points par rapport à 2024. Il est 21 points au-dessus de la population générale. 56 % des soignants affirment aussi avoir ressenti souvent de l’anxiété, du stress, une charge mentale excessive ou des préoccupations liées à leur travail au cours des 6 derniers mois, soit 34 points d’écart par rapport aux autres actifs. Enfin, une immense majorité des soignants observent un impact sur la qualité de leur sommeil (89 %), leurs habitudes alimentaires (80 %) ou leur capacité à pratiquer une activité physique (78 %).
Le travail est ressenti par les soignants comme cause principale de leur mauvaise santé psychologique
Pour 84 % des professionnels de santé, le travail a un impact sur leur bien-être psychologique. C’est pratiquement trois fois plus que la population générale active. Par ailleurs, 35% des professionnels de santé se disent insatisfaits de leur travail. 75% d’entre eux estiment que leur charge de travail est trop importante et 54% déclarent être régulièrement confrontés à des situations de violence au travail. Ce chiffre atteint même 66% chez les aides-soignants.
Les soignants sont réellement exposés à des situations de stress spécifiques au travail
Charge de travail et incivilités, voire violences physiques, constituent un facteur majeur de tensions psychologiques, notamment pour les hospitalières. Les soignants sont également particulièrement exposés à l’épuisement professionnel avec des causes prépondérantes dues à leur travail. En effet, ils sont confrontés à des formes de stress très spécifiques à leur métier : la densité des tâches à accomplir, l’impression de ne jamais pouvoir faire « assez bien », des changements de planning, ou encore l’exposition répétée à la détresse, à la douleur ou à la mort. Les horaires contraignants (travail de nuit, astreintes, gardes) renforcent cette tension, en déstabilisant leur équilibre personnel et en nuisant à leur récupération psychologique.
Les professionnels de santé estiment ne pas être assez formés aux compétences psychosociales
83 % des hospitaliers considèrent qu’ils n’ont pas été suffisamment formés à la gestion du stress durant leurs études. En outre, ils sont très nombreux à avoir connu des situations ayant un impact sur leur santé psychologique dès leurs études (42 % des moins de 35 ans). Pour 90 % des hospitaliers, une meilleure formation aux compétences psychosociales permettrait d’améliorer leur bien-être, de réduire l’absentéisme, mieux gérer les situations de violence au travail, et renforcer la qualité de la relation avec les patients.
Pour recevoir l’étude complète : Observatoire Odoxa MNH avril 2025
Pour regarder le replay de l’émission « Comment faire de la santé mentale un levier de fidélisation des hospitaliers ? », cliquez ici
Nadège Audegond