Maxime Elbaz : « J’ai vécu l’impact du travail de nuit sur le sommeil »

Il a passé 34 ans de sa carrière dans le milieu hospitalier, dont 7 années en travaillant de nuit. Spécialiste des troubles du sommeil, il a toujours inclus la technologie dans son approche auprès des patients. Il apporte ainsi une double expertise à la MNH.

Le Dr Maxime Elbaz débute son parcours hospitalier et universitaire au sein du laboratoire du sommeil de l’hôpital Raymond Poincaré à Garches dirigé par le Dr Toni Quera-Salva. Il y crée un laboratoire haute technologie qui intègre des techniques d’évaluation des troubles du sommeil de travailleurs de nuit et d’autres pathologies du sommeil (insomnie, syndrome d’apnées du sommeil, narcolepsie, hypersomnies rares). « Ce laboratoire se situait au cœur du service Réanimation et nous mesurions par exemple le taux de mélatonine chez les infirmières de nuit. Ce qui nous a permis d’observer que celui-ci était particulièrement désynchronisé, engendrant des troubles du sommeil prononcés notamment auprès de celles qui avaient une charge familiale à assumer la journée », explique-t-il.

Toujours à la pointe

Convaincu par l’apport de la technologie, le Dr Maxime Elbaz a ainsi œuvré pour mettre en place des instruments de mesure plus facile à embarquer à domicile. « En faisant progresser les technologies, nous améliorons le confort du patient et la qualité de son sommeil. Tout le monde dort mieux chez lui qu’à l’hôpital et le diagnostic est plus précis s’il se base sur des données collectées à domicile, dans des conditions optimales », précise-t-il. Son parcours professionnel est jalonné d’innovations dans ce domaine et il a multiplié les études sur des populations diverses : patients atteints de la maladie d’Alzheimer, patients apnéiques et insomniaques, travailleurs de nuit à la RATP, patients hospitalisés en réanimation.

Mettre le sommeil au cœur de la prévention

En intégrant le conseil scientifique du comité de prévention de la MNH, le Dr Maxime Elbaz souhaite proposer des outils simples pour améliorer la prévention auprès des soignants. « J’ai vécu de l’intérieur l’impact du travail de nuit sur le sommeil lorsque j’ai moi-même exercé à ce rythme. Je veux apporter mon expertise à mes collègues hospitaliers, aider leurs parents, leurs enfants à prendre conscience de l’importance de bien dormir, en lien direct avec le bien vieillir », conclut-il.

Le parcours du Dr Maxime Elbaz

À l’issue des dix premières années de sa carrière au sein au sein du laboratoire de sommeil de l’hôpital Raymond Poincaré à Garches dirigé par le Dr Toni Quera-Salva, le Dr Maxime Elbaz quitte la France pour l’École de médecine du sommeil de Stanford aux États-Unis. Il se forme notamment sur l’apnée du sommeil auprès du Pr Christian Guilleminault. De retour en France, il prend la direction technique du Centre du sommeil et de la vigilance de l’Hôtel-Dieu à Paris. Il y introduit de nouveaux outils de mesure de la qualité du sommeil et y mène de nombreuses études aux côtés du Pr Damien Léger. Il est le fondateur des diplômes universitaires des technologies du sommeil et de la vigilance, de e-santé et médecine connectée à l’Université Paris Cité. Il est le vice-président de l’INeS (Institute for Smarthealth). Il est aujourd’hui directeur scientifique-sommeil de la société BioSerenity, une medtech française qui développe des dispositifs médicaux connectés et aide à la prise en charge des personnes souffrant de troubles du sommeil. Il a co-développé l’application iSommeil sur la plateforme iOS qui permet d’aider le mobinaute à mieux appréhender l’insomnie et l’apnée du sommeil.

Nadège Audegond